Post by joyePost by dphnPost by joyePost by dphnHenriade est construit sur Henri. On peut donc raisonnablement penser
que le /h/ de Henri est aspiré comme celui de Henriade... Et dans ce
cas, on doit écrire « les livres de Henri », car la Henriade fait
partie de la liste des mots avec lesquels on ne fait jamais la
liaison (Grevisse, 11e éd., 131).
Tiens, dans mon ravissant Kammans (La Prononciation française
« L'usage hésite pour /Henri/ , /Henriette/ . Sans doute, l'[h]
n'est
Post by joyepas
Post by dphnPost by joyeaspiré, et on peut faire la liaison. A notre avis, il vaut mieux
l'éviter
Post by dphnPost by joyequand la phrase évoque la personne elle-même.
Je dirais, par exemple : /la statue d'Henri IV/ , ou /l'oraison funèbre
d'Henriette d'Angleterre/ ; mais : « Le voilà : c'est Henri », sans
liaison. »
Mon raisonnement était boiteux, car il s'appuyait sur la filiation
Henri-Henriade, et celle-ci n'implique pas que les deux mots soient
intégrés de la même façon dans la langue. Au temps pour moi.
Meuh non, pas du tout !
D'où tirez-vous cela ? ! ?
Je trouvais votre raisonnement logique, moi.
Il négligeait pourtant le fait important suivant : Henriade est un mot
ancien figé qu'on utilise (si peu) uniquement dans "la Henriade", alors
qu'Henri est un nom d'usage courant.
Le raisonnement de "dphn" était donc valable pour l'époque classique, à
savoir qu'on aspirait aussi bien alors le H d'Henri* que celui de Henriade.
Mais il ne l'est plus nécessairement aujourd'hui.
L'usage populaire récent le plus proche de l'usage parlé est nettement
décelable sur Google si on cherche
"cheval blanc d'Henri" : 779
"cheval blanc de Henri" : 11
Comme on voit, l'élision du H est très nette.
Les autres statistiques données par Google plus haut dans le fil montre un
usage plus partagé, qui me semble résulter d'une tendance récente assez
marquée à la disjonction (comme dans les multiples de l'euro).
Cet usage de l'élision était déjà assez ancien, puisque Martinon, dans
"Comment on prononce le français" note au début du XXe siècle : « "Henri" a
été longtemps aspiré, et Voltaire l'aspire régulièremen dans "la Henriade".
"Henriade" est toujours aspiré, mais "Henri" ne l'est plus guère, et l'on
dit avec élision : "vive (H)enri IV !" [...] , "c'est (H)enri". pourtant "le
règne de Henri IV" n'est pas encore inusité. L'"h" d'"(H)enriette" est
encore plus muet que celui d'"(H)enri" et depuis plus longtemps. On a
autrefois repris Molière, au témoignage de Richelet, pour avoir dit :
"Clitandre auprès de vous me fait son interprète,
Et son coeur est épris des grâces d'Henriette."
Les Femmes savantes, acte II, scène 3.
Aujourd'hui, rien n'est plus naturel. »
* Ce que confirme par exemple Hindret, dans l'Art de bien prononcer, 1687,
où il liste Henry dans les noms à "h" aspiré.