Il se trouve que Michèle a formulé :
se crasher, se scratcher
Se crasher ou se scratcher ?
Ces deux verbes semblent pouvoir s’utiliser dans des circonstances à
peu près comparables. Les tragiques événements du 11 septembre 2001 en
ont fourni des exemples à foison. Pour se crasher, en voici un : " Les
deux vols se sont crashés sur les tours jumelles du World Trade Center
". Le journaliste qui a énoncé cette phrase, dans une émission
télévisée du 19 septembre, a commenté son propos quelques instants plus
tard en disant qu’ils " se sont écrasés sur le World Trade Center ". On
ne saurait mieux dire : se crasher est l’équivalent exact de s’écraser.
C’est évidemment un emprunt à l’anglais (to) crash, qui, à lui tout
seul — je veux dire sans le pronom réfléchi — signifie " s’écraser ".
Se scratcher a, peu s’en faut, le même sens. C’est à la radio, cette
fois, que, le 13 septembre, j’ai entendu parler de " ces gens qui se
sont scratchés du 100e étage ". Pourtant, le sens du verbe anglais (to)
scratch n’est pas aussi vigoureux : il signifie tout au plus " griffer,
écorcher ". C’est sans doute sa sonorité énergique, qui ajoute des
consonnes jugées expressives à crasher, qui explique la concurrence
qu’il fait à se crasher.
Se crasher semble aujourd’hui le mieux placé des deux. Il donne lieu à
des emplois figurés, où l’écrasement est, Dieu merci, moins dévastateur
que dans l’emploi littéral. Ainsi on a pu dire, à la radio le 28
novembre, que " SABENA et SWISSAIR se sont crashées au niveau de leurs
bilans ". C’est moins grave que de se crasher contre des tours !
se crasher, se scratcher : premier groupe
Bescherelle