Blaise Cacramp
2007-07-12 08:20:15 UTC
Comprendre le belge ! (prononcez belche !)
À POUF : au hasard. Comme ça, nous, devant un dilemme, on tape à pouf. Là ou
d'autres, les malins se tapent la pouf..
À S'NAISE : en toute décontraction. L'expression dénote dans le chef de
celui qui l'utilise, une pointe d'admiration pour l'imperméabilité au stress
de celui dont il parle.
AUTO-SCOOTER : tellement ancré dans les belgicismes qu'on se demande quel
est le mot labellisé. Auto-tamponneuse ? On s'en tamponne !
BOMME : poutre de gymnastique dont le nom provient très probablement du
bruit que fait l'élève quand il le percute de plein fouet.
BÈKES ! : exclamation de dégoût. Plus un truc donne envie de rendre
(remettre, vomir, gerber) plus l'accent grave est marqué ( bèèèèèkes). C'est
donc qu'il y a quelque chose de vraiment dégeu en vue.
À-FOND ! : « cul sec !». Plutôt avec une chope et entre étudiants.
(S')ABAISSER : se pencher. « Hé chou, fais un peu attention, quand tu
t'abaisses, on voit ton début ! »
ALLEZ ! : exclamation multifonctionnelle. « Allez hein ! Te laisse pas
aller. » ou alors « Mais allez ! Qui a fait ça ? » ou enfin : « Allez !
Pourquoi tu dis ça maintenant ? »
BACK : terme d'origine anglo-saxonne, attaché aux crampons dans certains
cercles footballistiques foncièrement belgicains. « Alors : Jef au keep,
Staf au back droit, Jos au libéro, Ronnie dernier homme et Patchke au back
gauche. » Généralement, le back droit est court sur pattes, plutôt baraqué,
très modérément technicien et tacticien limpide : « Dégage men, dégage ! »
Plus on descend dans les divisions, plus il est barbu, plus sa vareuse est
étriquée, plus son haleine sait pourquoi les hommes savent pourquoi et plus
ses adversaires ont des protège-tibias costauds.
BAS-COLLANTS : « Chou ce soir, il y a bal. Enlève ton cache-poussière et
mets tes bas-collants, que tu me fasses pas sentir gêné comme la dernière
fois ! »
BOILER : le belge est fils d'une fracture, historique, culturelle,
linguistique. Il vit sur une faille tectonique, qu'il a nommé la frontière
linguistique où se frottent les continents germains et latins. De temps à
autre, ça chauffe, ça pète à Louvain, à Fourons, à Bruxelles, à Hal ou
Vilvorde. Mais les plombiers se moquent de la tectonique. De Poperinge à
Huy-Waremme, ils ne parlent pas de chauffe-eau mais de boiler. Et même si
cet anglicisme barbare est devenu un « boualère » à Flémalle, un «
boualééééééér » à Lietch et un « boïleur » à Ixelles, l'important dans ce
pays, n'est t'il pas qu'on continue à se comprendre ?
BERME : terre-plein central. En Belgique, la berme désigne l'espace qui
sépare les deux chaussées d'une autoroute. En France, la berme est un
sentier étroit aménagé entre le pied d'un rempart et un fossé ou encore
entre une levée et un canal. Ce mot serait issu du haut-allemand « brem »
lui-même emprunté, croit-on, à l'ancien norrois « barmr » ( bord).
CARROUSEL : le truc qui tourne avec dedans des voitures de pompiers avec
dedans des enfants. Le plus célèbre carrousel est fouronnais, avec dedans
José Happart, une fois bourgmestre, une fois pas bourgmestre, une fois
bourgmestre, une fois pas bourgmestre.
CERVELAS : agglomérat de viandes incertaines compressées façon zeppelin
indissociable de « dikke » et de « tralala ». Le cervelas doit être avalé
sans intelligence.
CLIGNOTEUR : lumière qui lume puis qui lume plus. Les français parlent de
« clignotant ».
DOUF : avec leur bla-bla savant, les météorologues font des chichis
inutiles. En Belgique et pour les belges, il fait soit « caillant » soit «
bon » soit « beau ». C'est on ne peut plus simple. Et si le mercure dépasse
les bornes (saisonnières), alors chez nous, il fait douf, c'est-à-dire
chaud, lourd.
« Chérie, il fait douf ici ! Uuvre-moi un peu la fenêtre et pendant que tu
es debout et prends-moi encore une Duvel dans le frigo. »
DOUFFE : cuite. « Mon vieux, je me suis pris une de ces douffes ! Pourtant,
j'avais pas bu grand' chose, juste une petite douzaine de Duvel »
ESSUIE DE VAISSELLE : linge de maison servant à sécher couverts, verres et
casseroles après qu'on les a lavés et bien rincés. L'utiliser aussi comme
essuie-mains, c'est dégueulasse.
FRÉQUENTER : avant les meufs, au temps de Mademoiselle Beulemans, on ne
flirtait pas, on ne draguait pas, on sortait pas avec, on ne se les tapait
pas. La descendance de Bossemans et Coppenole fréquentait tout comme nos
parents à l'Expo '58. Mais fréquentait qui ? demanderait les parisiens en
bas de ça. Qu'ils sachent que dans son emploi absolu, « fréquenter »
signifie les rapports disons. amoureux avant les fiançailles. Comme chacun
sait, après, on ne fréquente plus, on « courtise ».
FRISKO : C'est bien simple, on ne connaît pas le mot en français. Un frisko,
c'est un frisko. On remercie Artic qui l'a inventé ainsi que les noisellas
(frisko avec noisettes) et le cornetto (à la fraise).
FROTTER : récurer, mais aussi danser un slow ou gueuler sur quelqu'un qui a
fait des bêtises. « Je lui ai frotté les oreilles ». Aussi, l'un des mots
préférés de notre Rodrigo national quand cela se joue au sprint : « Oh lala,
ça frotte dans tout le peloton et Boonen qui est enfermé ! » Bien insisté
sur les « R », pour le dire comme à la télé.
FROTTEUR : petite brosse pour tableau noir. N'efface pas parfaitement la
craie (l'éponge est là pour cela). Provoque un bruit formidable quand lancé
du dernier banc, il percute le tableau sur la face non feutrée. Les
anciennes versions en bois sont beaucoup plus maniables et font encore plus
de bruit.
FROUCHELER : roucouler, flirtouiller, se faire des papouilles.
GRIFFE : « - Maman, j'ai mal à ma joue ! - C'est malin ça, t'as une grande
griffe » Des voyous peuvent aussi faire des griffes à votre voiture !
Attention !
LOGOPÈDE : orthophoniste. Curieusement, le français admet « logopédie » mais
snobe les « logopèdes » dont l'étymologie n'est pourtant pas moins
imparable.
NON PEUT-ÊTRE : oui sûrement. Et pour dire non, il faut dire « oui,
peut-être ». Seuls les belges s'y retrouvent.
OUILLE-OUILLE : si ça fait mal, c'est ouille. Le prononcer deux fois, ça
n'exprime plus la douleur mais l'étonnement, la lassitude ou
l'impossibilité.
« Ouille-ouille, qu'est ce que tu me demandes là ? » Dans certains cas,
c'est plus menaçant : « Ouille-ouille, qu'est ce que tu vas prendre ! ».
Souvent utilisé pour exprimer de la surprise par rapport au récit d'un
interlocuteur : « Ouille-ouille, toi ! »
BONNE JOURNÉE : tout est question d'intonation. « Au revoir, Monsieur. Au
revoir Madame et une bonne journéééée ». À prononcer avec un cul de poule et
un air de faux-cul.
MANIQUE. Le Mari : « Ouille, je m'ai brûlé à la casserole de carbonnades ».
Son épouse : « M'enfin chou, je t'avais dit de prendre les maniques ».
MANCHE À BALLE : cire-pompes, lèche-cul, frotte-manche, fayot, souvent
premier de classe quand même, le salopard !
ÊTRE PAF ou RESTER PAF : à quia, bouche bée, les bras ballants, scié.
PANADE : voir « Pape ». Par ailleurs être dans la panade, c'est être dans le
gaz ou dans la mélasse
PAPE : Prononcez « Pap ». Les bébés belges adooooorent. Les pépés aussi.
Vachement plus parlant que bouillie. La pape s'écoule des commissures puis
s'échoue généralement un peu sur la bavette mais aussi partout autour.
PAR APRÈS : « après » avec « par » devant. « D'abord, il a dit oui, par
après, il a dit non ». Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.
N'existe pas en version « Par avant ».
AVOIR UNE BONNE PLACE : avoir un emploi sûr et rémunérateur. Le rêve des
parents belges pour leur descendance. Pour beaucoup, cet idéal reste encore
quelque part sous le parapluie de l'état, dans le costume trois pièces d'un
fonctionnaire chef (adjoint) de service.
VOIR LA PLACE : voir la différence. La ménagère : « J'ai nettoyé la
cuisine ». Réponse du mari : « Oui, on voit la place »
PLOTCH : de beurre. Mais une grosse, hein, et bien au sommet de la purée.
FEU OUVERT : l'âtre de la cheminée ! Un feu ouvert, c'est un peu comme une
cassette mais avec l'image en vrai.
CLOCHE : insulte désignant un empoté, gaffeur, nigaud.
CLOCHE : pour cloque, ampoule ou phlyctène. « Papa, c'est encore loin, parce
qu'avec mes cloches, j'ai mal mes pieds ! »
METTRE SUR LE DOS :: nos voisins du sud pourraient y voir une connotation
sexuelle voire sodomique, et bien tout faux ! Chez nous, on le dit quand on
s'habille et pas l'inverse.
QUETTER : là par contre, c'est nous les cochons ! Rien à voir avec une
quête, qui quette ne s'abstient donc pas.
EXEMPLATIF : mais pourquoi diable, les belges s'escriment-t-ils à user de
vocables inusités dans l'hexagone ? Mais parce que chez ces snotneus, ces
biesses, ils n'y a ni drèves, ni soquets, ni couques, ni lichettes, ni
bermes centrales ! Et on ne dit pas ça en guise d'exemple ou de manière
exemplaire mais à titre exemplatif.
RAWETTE : petite quantité, souvent excédentaire. Un définition plus complète
serait superfétatoire. Je vous la mets quand même ?
RENON : chez nous, on ne résilie pas un bail, on donne son renon. Souvent
parce qu'on a enfin une brique dans le ventre.
FAIRE LA QUEUE : sujet d'empoigne entre Français et Belges. Les premiers
font la file, les autres la queue. Mais les uns et les autres se retrouvent
quand il s'agit d'enguirlander le resquilleur : « À la queue comme tout le
monde ! ».
SAISI : un étonné et/ou un crétin. « N'insistez pas docteur, c'est un saisi
! »
SAVONNÉE : un bonne est conseillée pour « rattraper » un fauteuil mais il
faut « frotter » énergiquement.
SACOCHE : sac à main mais pas un sac à 1.000 euros. Si on traite un «
Delvaux » de sacoche, ça peut aller jusqu'au procès.
SOQUET : un belge qui achète deux soquets, on peut dire de lui qu'il a une
belle paire de douilles.
Typicités bruxelloises.
BALLEKES : plus au sud , boulettes ou vitoulets. Sauce tomate évidemment.
Avec des frites qu'on écrase à la fin dans l'assiette, trop bon !
COCHER : nettoyer. Chez nous, on ne coche pas seulement une case dans un
formulaire mais toute la maison pour qu'elle soit bien blinquante. La
ménagère y gagnera son plus grand titre de noblesse, celui d' « echte
cochevrâ » (amour de petite femme d'intérieur).
KAKE : qui kake défèque et produit de la kake.
LABBEKAK : pleutre, trouillard, poltron, peureux. Vu la définition de «
Kake » en plus vulgaire, « Labbe » pouvant être interpreté comme « léche ».
O.K. ?
KIEKEBICHE : chair de poule. On a les kiekebiches.
KUS MEN KLUUT : ça ne se traduit pas, bienséance oblige, mais ça se comprend
dans toutes les langues de Belgique. Injure courante entre hommes. C'est en
effet réservé aux hommes et à leurs attributs.
KROLLE KOP : boucle. On était parfois dur pour ceux qui les arboraient dans
la cour de l'école. Mais pour eux, quelle économie de coiffage le matin !
DIKKE NEK : vantard, un gros cou, quoi !
PLEKKE. « Ça plekke ! » : « Ça colle !» comme les doigts et les joues d'un
enfant s'enfonçant la frimousse dans la barbapapa, dégustant une «
smoutebolle » ou un « bolus ». Ça plekke enfin comme un grand benêt suant
lors d'un slow trop serré par temps chaud.
STOEMMELINGS : mot bruxellois assez répandu au sud signifiant en douce, en
catimini, discrètement. Tout peut être fait en stoemmelings : filer d'une
soirée barbante, siester pendant les heures, prendre dans la caisse ?
STING : qui pue. « Ça sting !» : Ça pue !.
VOLLE GAZ : aller vite.
VOLLE PETROL : signifie vite aussi. « Ranges ta chambre et volle petrol ! »
À POUF : au hasard. Comme ça, nous, devant un dilemme, on tape à pouf. Là ou
d'autres, les malins se tapent la pouf..
À S'NAISE : en toute décontraction. L'expression dénote dans le chef de
celui qui l'utilise, une pointe d'admiration pour l'imperméabilité au stress
de celui dont il parle.
AUTO-SCOOTER : tellement ancré dans les belgicismes qu'on se demande quel
est le mot labellisé. Auto-tamponneuse ? On s'en tamponne !
BOMME : poutre de gymnastique dont le nom provient très probablement du
bruit que fait l'élève quand il le percute de plein fouet.
BÈKES ! : exclamation de dégoût. Plus un truc donne envie de rendre
(remettre, vomir, gerber) plus l'accent grave est marqué ( bèèèèèkes). C'est
donc qu'il y a quelque chose de vraiment dégeu en vue.
À-FOND ! : « cul sec !». Plutôt avec une chope et entre étudiants.
(S')ABAISSER : se pencher. « Hé chou, fais un peu attention, quand tu
t'abaisses, on voit ton début ! »
ALLEZ ! : exclamation multifonctionnelle. « Allez hein ! Te laisse pas
aller. » ou alors « Mais allez ! Qui a fait ça ? » ou enfin : « Allez !
Pourquoi tu dis ça maintenant ? »
BACK : terme d'origine anglo-saxonne, attaché aux crampons dans certains
cercles footballistiques foncièrement belgicains. « Alors : Jef au keep,
Staf au back droit, Jos au libéro, Ronnie dernier homme et Patchke au back
gauche. » Généralement, le back droit est court sur pattes, plutôt baraqué,
très modérément technicien et tacticien limpide : « Dégage men, dégage ! »
Plus on descend dans les divisions, plus il est barbu, plus sa vareuse est
étriquée, plus son haleine sait pourquoi les hommes savent pourquoi et plus
ses adversaires ont des protège-tibias costauds.
BAS-COLLANTS : « Chou ce soir, il y a bal. Enlève ton cache-poussière et
mets tes bas-collants, que tu me fasses pas sentir gêné comme la dernière
fois ! »
BOILER : le belge est fils d'une fracture, historique, culturelle,
linguistique. Il vit sur une faille tectonique, qu'il a nommé la frontière
linguistique où se frottent les continents germains et latins. De temps à
autre, ça chauffe, ça pète à Louvain, à Fourons, à Bruxelles, à Hal ou
Vilvorde. Mais les plombiers se moquent de la tectonique. De Poperinge à
Huy-Waremme, ils ne parlent pas de chauffe-eau mais de boiler. Et même si
cet anglicisme barbare est devenu un « boualère » à Flémalle, un «
boualééééééér » à Lietch et un « boïleur » à Ixelles, l'important dans ce
pays, n'est t'il pas qu'on continue à se comprendre ?
BERME : terre-plein central. En Belgique, la berme désigne l'espace qui
sépare les deux chaussées d'une autoroute. En France, la berme est un
sentier étroit aménagé entre le pied d'un rempart et un fossé ou encore
entre une levée et un canal. Ce mot serait issu du haut-allemand « brem »
lui-même emprunté, croit-on, à l'ancien norrois « barmr » ( bord).
CARROUSEL : le truc qui tourne avec dedans des voitures de pompiers avec
dedans des enfants. Le plus célèbre carrousel est fouronnais, avec dedans
José Happart, une fois bourgmestre, une fois pas bourgmestre, une fois
bourgmestre, une fois pas bourgmestre.
CERVELAS : agglomérat de viandes incertaines compressées façon zeppelin
indissociable de « dikke » et de « tralala ». Le cervelas doit être avalé
sans intelligence.
CLIGNOTEUR : lumière qui lume puis qui lume plus. Les français parlent de
« clignotant ».
DOUF : avec leur bla-bla savant, les météorologues font des chichis
inutiles. En Belgique et pour les belges, il fait soit « caillant » soit «
bon » soit « beau ». C'est on ne peut plus simple. Et si le mercure dépasse
les bornes (saisonnières), alors chez nous, il fait douf, c'est-à-dire
chaud, lourd.
« Chérie, il fait douf ici ! Uuvre-moi un peu la fenêtre et pendant que tu
es debout et prends-moi encore une Duvel dans le frigo. »
DOUFFE : cuite. « Mon vieux, je me suis pris une de ces douffes ! Pourtant,
j'avais pas bu grand' chose, juste une petite douzaine de Duvel »
ESSUIE DE VAISSELLE : linge de maison servant à sécher couverts, verres et
casseroles après qu'on les a lavés et bien rincés. L'utiliser aussi comme
essuie-mains, c'est dégueulasse.
FRÉQUENTER : avant les meufs, au temps de Mademoiselle Beulemans, on ne
flirtait pas, on ne draguait pas, on sortait pas avec, on ne se les tapait
pas. La descendance de Bossemans et Coppenole fréquentait tout comme nos
parents à l'Expo '58. Mais fréquentait qui ? demanderait les parisiens en
bas de ça. Qu'ils sachent que dans son emploi absolu, « fréquenter »
signifie les rapports disons. amoureux avant les fiançailles. Comme chacun
sait, après, on ne fréquente plus, on « courtise ».
FRISKO : C'est bien simple, on ne connaît pas le mot en français. Un frisko,
c'est un frisko. On remercie Artic qui l'a inventé ainsi que les noisellas
(frisko avec noisettes) et le cornetto (à la fraise).
FROTTER : récurer, mais aussi danser un slow ou gueuler sur quelqu'un qui a
fait des bêtises. « Je lui ai frotté les oreilles ». Aussi, l'un des mots
préférés de notre Rodrigo national quand cela se joue au sprint : « Oh lala,
ça frotte dans tout le peloton et Boonen qui est enfermé ! » Bien insisté
sur les « R », pour le dire comme à la télé.
FROTTEUR : petite brosse pour tableau noir. N'efface pas parfaitement la
craie (l'éponge est là pour cela). Provoque un bruit formidable quand lancé
du dernier banc, il percute le tableau sur la face non feutrée. Les
anciennes versions en bois sont beaucoup plus maniables et font encore plus
de bruit.
FROUCHELER : roucouler, flirtouiller, se faire des papouilles.
GRIFFE : « - Maman, j'ai mal à ma joue ! - C'est malin ça, t'as une grande
griffe » Des voyous peuvent aussi faire des griffes à votre voiture !
Attention !
LOGOPÈDE : orthophoniste. Curieusement, le français admet « logopédie » mais
snobe les « logopèdes » dont l'étymologie n'est pourtant pas moins
imparable.
NON PEUT-ÊTRE : oui sûrement. Et pour dire non, il faut dire « oui,
peut-être ». Seuls les belges s'y retrouvent.
OUILLE-OUILLE : si ça fait mal, c'est ouille. Le prononcer deux fois, ça
n'exprime plus la douleur mais l'étonnement, la lassitude ou
l'impossibilité.
« Ouille-ouille, qu'est ce que tu me demandes là ? » Dans certains cas,
c'est plus menaçant : « Ouille-ouille, qu'est ce que tu vas prendre ! ».
Souvent utilisé pour exprimer de la surprise par rapport au récit d'un
interlocuteur : « Ouille-ouille, toi ! »
BONNE JOURNÉE : tout est question d'intonation. « Au revoir, Monsieur. Au
revoir Madame et une bonne journéééée ». À prononcer avec un cul de poule et
un air de faux-cul.
MANIQUE. Le Mari : « Ouille, je m'ai brûlé à la casserole de carbonnades ».
Son épouse : « M'enfin chou, je t'avais dit de prendre les maniques ».
MANCHE À BALLE : cire-pompes, lèche-cul, frotte-manche, fayot, souvent
premier de classe quand même, le salopard !
ÊTRE PAF ou RESTER PAF : à quia, bouche bée, les bras ballants, scié.
PANADE : voir « Pape ». Par ailleurs être dans la panade, c'est être dans le
gaz ou dans la mélasse
PAPE : Prononcez « Pap ». Les bébés belges adooooorent. Les pépés aussi.
Vachement plus parlant que bouillie. La pape s'écoule des commissures puis
s'échoue généralement un peu sur la bavette mais aussi partout autour.
PAR APRÈS : « après » avec « par » devant. « D'abord, il a dit oui, par
après, il a dit non ». Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.
N'existe pas en version « Par avant ».
AVOIR UNE BONNE PLACE : avoir un emploi sûr et rémunérateur. Le rêve des
parents belges pour leur descendance. Pour beaucoup, cet idéal reste encore
quelque part sous le parapluie de l'état, dans le costume trois pièces d'un
fonctionnaire chef (adjoint) de service.
VOIR LA PLACE : voir la différence. La ménagère : « J'ai nettoyé la
cuisine ». Réponse du mari : « Oui, on voit la place »
PLOTCH : de beurre. Mais une grosse, hein, et bien au sommet de la purée.
FEU OUVERT : l'âtre de la cheminée ! Un feu ouvert, c'est un peu comme une
cassette mais avec l'image en vrai.
CLOCHE : insulte désignant un empoté, gaffeur, nigaud.
CLOCHE : pour cloque, ampoule ou phlyctène. « Papa, c'est encore loin, parce
qu'avec mes cloches, j'ai mal mes pieds ! »
METTRE SUR LE DOS :: nos voisins du sud pourraient y voir une connotation
sexuelle voire sodomique, et bien tout faux ! Chez nous, on le dit quand on
s'habille et pas l'inverse.
QUETTER : là par contre, c'est nous les cochons ! Rien à voir avec une
quête, qui quette ne s'abstient donc pas.
EXEMPLATIF : mais pourquoi diable, les belges s'escriment-t-ils à user de
vocables inusités dans l'hexagone ? Mais parce que chez ces snotneus, ces
biesses, ils n'y a ni drèves, ni soquets, ni couques, ni lichettes, ni
bermes centrales ! Et on ne dit pas ça en guise d'exemple ou de manière
exemplaire mais à titre exemplatif.
RAWETTE : petite quantité, souvent excédentaire. Un définition plus complète
serait superfétatoire. Je vous la mets quand même ?
RENON : chez nous, on ne résilie pas un bail, on donne son renon. Souvent
parce qu'on a enfin une brique dans le ventre.
FAIRE LA QUEUE : sujet d'empoigne entre Français et Belges. Les premiers
font la file, les autres la queue. Mais les uns et les autres se retrouvent
quand il s'agit d'enguirlander le resquilleur : « À la queue comme tout le
monde ! ».
SAISI : un étonné et/ou un crétin. « N'insistez pas docteur, c'est un saisi
! »
SAVONNÉE : un bonne est conseillée pour « rattraper » un fauteuil mais il
faut « frotter » énergiquement.
SACOCHE : sac à main mais pas un sac à 1.000 euros. Si on traite un «
Delvaux » de sacoche, ça peut aller jusqu'au procès.
SOQUET : un belge qui achète deux soquets, on peut dire de lui qu'il a une
belle paire de douilles.
Typicités bruxelloises.
BALLEKES : plus au sud , boulettes ou vitoulets. Sauce tomate évidemment.
Avec des frites qu'on écrase à la fin dans l'assiette, trop bon !
COCHER : nettoyer. Chez nous, on ne coche pas seulement une case dans un
formulaire mais toute la maison pour qu'elle soit bien blinquante. La
ménagère y gagnera son plus grand titre de noblesse, celui d' « echte
cochevrâ » (amour de petite femme d'intérieur).
KAKE : qui kake défèque et produit de la kake.
LABBEKAK : pleutre, trouillard, poltron, peureux. Vu la définition de «
Kake » en plus vulgaire, « Labbe » pouvant être interpreté comme « léche ».
O.K. ?
KIEKEBICHE : chair de poule. On a les kiekebiches.
KUS MEN KLUUT : ça ne se traduit pas, bienséance oblige, mais ça se comprend
dans toutes les langues de Belgique. Injure courante entre hommes. C'est en
effet réservé aux hommes et à leurs attributs.
KROLLE KOP : boucle. On était parfois dur pour ceux qui les arboraient dans
la cour de l'école. Mais pour eux, quelle économie de coiffage le matin !
DIKKE NEK : vantard, un gros cou, quoi !
PLEKKE. « Ça plekke ! » : « Ça colle !» comme les doigts et les joues d'un
enfant s'enfonçant la frimousse dans la barbapapa, dégustant une «
smoutebolle » ou un « bolus ». Ça plekke enfin comme un grand benêt suant
lors d'un slow trop serré par temps chaud.
STOEMMELINGS : mot bruxellois assez répandu au sud signifiant en douce, en
catimini, discrètement. Tout peut être fait en stoemmelings : filer d'une
soirée barbante, siester pendant les heures, prendre dans la caisse ?
STING : qui pue. « Ça sting !» : Ça pue !.
VOLLE GAZ : aller vite.
VOLLE PETROL : signifie vite aussi. « Ranges ta chambre et volle petrol ! »