Discussion:
Pourquoi diable chauffait-on un lit avec un moine ?
(trop ancien pour répondre)
Eulalie
2010-04-30 09:17:49 UTC
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Quelqu'un connaîtrait-il l'origine de cette acception du mot ?

Le TLFi indique :

[...]

II. P. anal.
A. ARTS MÉN.
1. Appareil formé d'un cadre en bois où l'on suspend un réchaud de
braises et servant à chauffer les lits. Lit que bassinait en votre
absence un «moine» c'est ainsi qu'on appelle là-bas [à
Lamalou-le-Haut] un réchaud qu'un ingénieux système d'arceaux suspend
entre les draps écartés (GIDE, Si le grain, 1924, p.428).
2. P. ext. Objet quelconque servant à chauffer les lits. Après (...) la
femme dessert, fait son petit train train, la couverture, le moine, et
quand elle est couchée, la place chaude, on tombe dans le tas (A.
DAUDET, Sapho, 1884, p.189). Elle s'a frotté d'onguent et couchée avec
un moine sur les reins (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.46).

<Fin de cit>

Je joins une image de l'objet : http://petitlien.fr/23q

Mais quelle peut être l'analogie en question :-?
--
Eulalie
Michal
2010-04-30 10:07:37 UTC
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Post by Eulalie
Quelqu'un connaîtrait-il l'origine de cette acception du mot ?
[...]
II. P. anal.
A. ARTS MÉN.
1. Appareil formé d'un cadre en bois où l'on suspend un réchaud de
braises et servant à chauffer les lits. Lit que bassinait en votre
absence un «moine» c'est ainsi qu'on appelle là-bas [à
Lamalou-le-Haut] un réchaud qu'un ingénieux système d'arceaux suspend
entre les draps écartés (GIDE, Si le grain, 1924, p.428).
2. P. ext. Objet quelconque servant à chauffer les lits. Après (...) la
femme dessert, fait son petit train train, la couverture, le moine, et
quand elle est couchée, la place chaude, on tombe dans le tas (A.
DAUDET, Sapho, 1884, p.189). Elle s'a frotté d'onguent et couchée avec
un moine sur les reins (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.46).
<Fin de cit>
Je joins une image de l'objet : http://petitlien.fr/23q
Mais quelle peut être l'analogie en question :-?
Hypothèse :
Le moine n'a pas d'autre moyen pour chauffer son lit qu'un appareil.
De même que la nonne anglaise qui invoque son Dieu.
--
Michal.
/chez les frères c'est autre chose/
Eulalie
2010-04-30 11:44:33 UTC
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Post by Michal
Post by Eulalie
Quelqu'un connaîtrait-il l'origine de cette acception du mot ?
[...]
II. P. anal.
A. ARTS MÉN.
1. Appareil formé d'un cadre en bois où l'on suspend un réchaud de
braises et servant à chauffer les lits. Lit que bassinait en votre
absence un «moine» c'est ainsi qu'on appelle là-bas [à
Lamalou-le-Haut] un réchaud qu'un ingénieux système d'arceaux suspend
entre les draps écartés (GIDE, Si le grain, 1924, p.428).
2. P. ext. Objet quelconque servant à chauffer les lits. Après (...) la
femme dessert, fait son petit train train, la couverture, le moine, et
quand elle est couchée, la place chaude, on tombe dans le tas (A.
DAUDET, Sapho, 1884, p.189). Elle s'a frotté d'onguent et couchée avec
un moine sur les reins (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.46).
<Fin de cit>
Je joins une image de l'objet : http://petitlien.fr/23q
Mais quelle peut être l'analogie en question :-?
Le moine n'a pas d'autre moyen pour chauffer son lit qu'un appareil.
De même que la nonne anglaise qui invoque son Dieu.
Explication possible qui vient naturellement à l'idée d'esprits mal
tournés comme les nôtres.

Mais je tentais justement de résister à cette tentation,
n'en déplaise aux mânes d'Oscar Wilde.
--
Eulalie
Anansi
2010-04-30 10:42:36 UTC
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Post by Eulalie
Quelqu'un connaîtrait-il l'origine de cette acception du mot ?
II. P. anal.
A. ARTS MÉN.
1. Appareil formé d'un cadre en bois où l'on suspend un réchaud de
braises et servant à chauffer les lits. Lit que bassinait en votre
absence un «moine» c'est ainsi qu'on appelle là-bas [à
Lamalou-le-Haut] un réchaud qu'un ingénieux système d'arceaux suspend
entre les draps écartés (GIDE, Si le grain, 1924, p.428).
2. P. ext. Objet quelconque servant à chauffer les lits. Après (...)
la femme dessert, fait son petit train train, la couverture, le
moine, et quand elle est couchée, la place chaude, on tombe dans le
tas (A. DAUDET, Sapho, 1884, p.189). Elle s'a frotté d'onguent et
couchée avec un moine sur les reins (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.46).
<Fin de cit>
Je joins une image de l'objet : http://petitlien.fr/23q
Mais quelle peut être l'analogie en question :-?
On trouve une explication possible dans le journal de Jean Héroard,
médecin de Charles IX, Henri III et Louis XIII.
« Pissé, devestu, mis au lict. Le veult faire chaufer. "Mr, dis-je, il
ne y a que les moines qui le fassent chaufer". D. "Ce son (sont) don
(donc) le moine de boi (les moines de bois)". L'on appelloit ung moine,
l'ais dont on chaufoit son lict.»
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_H%C3%A9roard
http://books.google.fr/books?as_q=journal&num=10&um=1&btnG=Recherche+Google&as_epq=&as_oq=&as_eq=&as_brr=3&as_pt=ALLTYPES&lr=&as_vt=&as_auth=heroard&as_pub=&as_drrb_is=q&as_minm_is=0&as_miny_is=&as_maxm_is=0&as_maxy_is=&as_isbn=&as_issn=
Les six volumes étaient sur Gallica, mais je ne les y trouve plus.
On trouve l'expression « moine de bois » dans des inventaires du 17e.


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Eulalie
2010-04-30 11:48:13 UTC
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Post by Anansi
Post by Eulalie
Quelqu'un connaîtrait-il l'origine de cette acception du mot ?
II. P. anal.
A. ARTS MÉN.
1. Appareil formé d'un cadre en bois où l'on suspend un réchaud de
braises et servant à chauffer les lits. Lit que bassinait en votre
absence un «moine» c'est ainsi qu'on appelle là-bas [à
Lamalou-le-Haut] un réchaud qu'un ingénieux système d'arceaux suspend
entre les draps écartés (GIDE, Si le grain, 1924, p.428).
2. P. ext. Objet quelconque servant à chauffer les lits. Après (...)
la femme dessert, fait son petit train train, la couverture, le
moine, et quand elle est couchée, la place chaude, on tombe dans le
tas (A. DAUDET, Sapho, 1884, p.189). Elle s'a frotté d'onguent et
couchée avec un moine sur les reins (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.46).
<Fin de cit>
Je joins une image de l'objet : http://petitlien.fr/23q
Mais quelle peut être l'analogie en question :-?
On trouve une explication possible dans le journal de Jean Héroard,
médecin de Charles IX, Henri III et Louis XIII.
« Pissé, devestu, mis au lict. Le veult faire chaufer. "Mr, dis-je, il
ne y a que les moines qui le fassent chaufer". D. "Ce son (sont) don
(donc) le moine de boi (les moines de bois)". L'on appelloit ung moine,
l'ais dont on chaufoit son lict.»
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_H%C3%A9roard
http://books.google.fr/books?as_q=journal&num=10&um=1&btnG=Recherche+Google&as_epq=&as_oq=&as_eq=&as_brr=3&as_pt=ALLTYPES&lr=&as_vt=&as_auth=heroard&as_pub=&as_drrb_is=q&as_minm_is=0&as_miny_is=&as_maxm_is=0&as_maxy_is=&as_isbn=&as_issn=
Les six volumes étaient sur Gallica, mais je ne les y trouve plus.
On trouve l'expression « moine de bois » dans des inventaires du 17e.
Merci pour cet envoi.
Mais cela n'explique pas pourquoi le même mot pouvait désigner, en tout
bien tout honneur, un membre du clergé régulier et un chauffe-lit !

Ou alors, ce serait une paillardise, au demeurant d'ancienne tradition.
--
Eulalie
samovar
2010-04-30 14:53:59 UTC
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Post by Eulalie
Post by Anansi
Post by Eulalie
Quelqu'un connaîtrait-il l'origine de cette acception du mot ?
II.  P. anal.
A.  ARTS MÉN.
1. Appareil formé d'un cadre en bois où l'on suspend un réchaud de
braises et servant à chauffer les lits. Lit que bassinait en votre
absence un «moine»  c'est ainsi qu'on appelle là-bas [à
Lamalou-le-Haut] un réchaud qu'un ingénieux système d'arceaux suspend
entre les draps écartés (GIDE, Si le grain, 1924, p.428).
2. P. ext. Objet quelconque servant à chauffer les lits. Après (...)
la femme dessert, fait son petit train train, la couverture, le
moine, et quand elle est couchée, la place chaude, on tombe dans le
tas (A. DAUDET, Sapho, 1884, p.189). Elle s'a frotté d'onguent et
couchée avec un moine sur les reins (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.46).
<Fin de cit>
Je joins une image de l'objet :http://petitlien.fr/23q
Mais quelle peut être l'analogie en question   :-?
On trouve une explication possible dans le journal de Jean Héroard,
médecin de Charles IX, Henri III et Louis XIII.
« Pissé, devestu, mis au lict. Le veult faire chaufer. "Mr, dis-je, il
ne y a que les moines qui le fassent chaufer". D. "Ce son (sont) don
(donc) le moine de boi (les moines de bois)". L'on appelloit ung moine,
l'ais dont on chaufoit son lict.»
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_H%C3%A9roard
http://books.google.fr/books?as_q=journal&num=10&um=1&btnG=Recherche+...
Les six volumes étaient sur Gallica, mais je ne les y trouve plus.
On trouve l'expression « moine de bois » dans des inventaires du 17e.
Merci pour cet envoi.
Mais cela n'explique pas pourquoi le même mot pouvait désigner, en tout
bien tout honneur, un membre du clergé régulier et un chauffe-lit !
Ou alors, ce serait une paillardise, au demeurant d'ancienne tradition.
--
Eulalie
Parce que le moine était en chaleur ?...
S'cusez :-)

RV
joye
2010-04-30 11:50:32 UTC
Permalink
Mais quelle peut être l'analogie en question   :-?
Oui, « fier sicambre » serait plus juste.

Car il brûle ce que tu as aimé, et aime ce que tu as brûlé... ;-)

Le DHLF (2000, p. 2265) nous dit que « moine » est parfois évoqué
« par allusion à la forme du capuchon » pour d'autres choses (squale,
des espèces de phoques).

Ou bien parce que les moines (comme celui qui combattit les
Albigeooooooooooooois) faisaient souvent torturer les gens...et si
l'on s'y approche trop, tssssssssssss !
Eulalie
2010-04-30 11:58:05 UTC
Permalink
Post by joye
Mais quelle peut être l'analogie en question   :-?
Oui, « fier sicambre » serait plus juste.
Car il brûle ce que tu as aimé, et aime ce que tu as brûlé... ;-)
Le DHLF (2000, p. 2265) nous dit que « moine » est parfois évoqué
« par allusion à la forme du capuchon » pour d'autres choses (squale,
des espèces de phoques).
De mieux en mieux !
Post by joye
Ou bien parce que les moines (comme celui qui combattit les
Albigeooooooooooooois) faisaient souvent torturer les gens...et si
l'on s'y approche trop, tssssssssssss !
Le Dominicains, alors ?



Là, je crois que nous frisons le bûcher !
--
Eulalie
joye
2010-04-30 11:59:52 UTC
Permalink
Post by joye
Le DHLF (2000, p. 2265) nous dit que « moine » est parfois évoqué
« par allusion à la forme du capuchon » pour d'autres choses (squale,
des espèces de phoques).
[...]

Le Dictionnaire culturel de langue française précise :

« Fig. (1684) (allus. à la forme conique du capuchon) Objet, animal de
forme conique. »

Et plus tard, on lit « Ustensible formé d'un bâti ou d'un cylindre
creux formant un rechaud, et servant à chauffer un lit ».
Alain191
2010-04-30 14:02:31 UTC
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Post by Eulalie
Quelqu'un connaîtrait-il l'origine de cette acception du mot ?
J'imagine que, usant d'ironie ou d'humour, on pouvait imaginer que seul
un moine, en conséquense de ses engagements dits spirituels, aurait pu
chauffer le lit d'une personne sans jamais entreprendre la moindre
initiative diabolique, ni même y penser.

Alain
Eulalie
2010-04-30 15:14:31 UTC
Permalink
Post by Alain191
Post by Eulalie
Quelqu'un connaîtrait-il l'origine de cette acception du mot ?
J'imagine que, usant d'ironie ou d'humour, on pouvait imaginer que seul
un moine, en conséquense de ses engagements dits spirituels, aurait pu
chauffer le lit d'une personne sans jamais entreprendre la moindre
initiative diabolique, ni même y penser.
Alain
Possible, dans l'ancien temps...
--
Eulalie
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