"Stéphane De Becker" <***@brutele.be>, membre de la gens
Quelque chose de rigolo, a eu inscrit dans le volumen de
Post by Stéphane De BeckerPost by pierre'Paris s'éveille' est une métonymie.
Plus précisément une synecdoque, laquelle est une variété de métonymie
d'après Henri Suhamy (/Les figures de style/, Que sais-je ? N° 1889). Il en
donne comme exemple « La France a décidé... ».
Précisons. La métonymie implique un rapport de proximité, l'objet est
désigné par le nom d'un objet voisin par son origine (un bordeaux), son
possesseur (une fine lame, une belle plume), de contiguïté (le gîte et
le couvert). La synecdoque comporte un rapport d'inclusion, c'est le
tout pour la partie ou la partie pour le tout. Il est parfois difficile
de démêler l'une de l'autre, le toît n'est pas une synecdoque pour une
maison car le toît ne comprend pas la maison, mais si l'on parle des
murs ou des planches c'est plus difficile à analyser.
Paris ne désigne pas la ville, mais ses habitants et dans une autre
synecdoque (Paris a décidé) ce sera le gouvernement qui réside à Paris.
On peut avoir aussi la partie pour le tout (mon bras, cent têtes, une
voile) ou la matière pour l'objet (croiser le fer, les cuivres et les
bois). Cela dit, lorsque l'expression est lexicalisée comme ici, on
parle de catachrèse de synecdoque. Il n'y a plus vraiment de figure. La
synecdoque peut aussi se trouver dans une périphrase (la ville-lumière,
le quai d'Orsay, le palais de Laeken, la cité du Manneken-Pis). On peut
aussi voir une antonomase, par exemple si le toponyme en vient à
désigner un objet concret et non humain (du champagne, le paquebot
France, un épagneul, du jersey). Il y a souvent deux ou trois niveaux
d'interprétation dans ces différentes formes de figures, il faut les
articuler ensemble.
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Un beau pont réunit Strasbourg à Kehl.