Anansi
2019-10-07 02:43:19 UTC
Bonjour
Je suis allé me promener dans les rues, comme souvent le dimanche, et je
ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y avait des gens qui
défilaient et qui manifestaient pour dire que les enfants, pour être
équilibrés, avaient besoin d'un papa et d'une maman et que le papa
c'était important.
Pas d'avis sur le sujet, si ce n'est que je connais beaucoup d'enfants
et d'adultes un peu déséquilibrés dont le problème principal, c'est
leurs parents. C'est un peu comme si on prônait le sport de haut niveau
pour lutter contre la drogue chez les jeunes, foot, cyclisme. Mais je
m'égare...
À un moment, une sorte de tribune s'organise, sur laquelle les gens
montaient pour prononcer de petits discours. J'écoute un peu, en gardant
mon sérieux, tolérance et valeurs républicaines, quand un homme
s'avance, portant beau, qui salue les gens, une sorte de notable, et là,
un de mes voisins, parlant à un ami, lui dit « Regarde-le, on croirait
qu'il monte à l'ambon. »
À l'ambon ?!
« Excusez-moi, vous avez bien dit " à l'ambon " ? »
J'ai bien compris que chez ces gens-là, ça ne se faisait pas d'écouter
les conversations qu'ils tenaient publiquement, donc j'ai courageusement
pris la fuite pour rentrer chez moi consulter ce dictionnaire qui a le
bon goût de ne jamais m'insulter quand je le questionne.
J'ai eu un peu de mal à trouver parce que je ne savais pas décomposer
« alenbon » jusqu'à ce que je tombe sur l'ambon :
ARCHITECTURE ECCLÉSIASTIQUE. Sorte de chaire ou tribune, ordinairement
en pierre ou en marbre, placée à l'entrée du chœur des basiliques
chrétiennes et des cathédrales et à laquelle on accède par des marches
pour y faire certaines lectures publiques ou liturgiques, notamment
l'épître et l'évangile, ainsi que la prédication.
Bref, en cherchant, c'est un truc médiéval, remplacé au 13e siècle par
le jubé et aujourd'hui par un pupitre qui était encore vaguement connu
par des historiens fin 18e, début 19e.
Mais comment, comment ce mot médiéval peut-il encore faire partie du
vocabulaire partagé de certaines personnes, alors qu'il ne se réfère à
rien d'existant ?
Il faut croire que certains on gardé le terme par delà les siècles pour
parler des pupitres actuels, mais est-ce qu'on monte à un pupitre ?
C'était mon moment d'ethnologie dominicale. Je ne vous parlerai pas des
fresques qu'on découvre pendant les journées du patrimoine où sont
ouverts au public d'anciens bordels.
Je suis allé me promener dans les rues, comme souvent le dimanche, et je
ne sais pas si vous avez remarqué, mais il y avait des gens qui
défilaient et qui manifestaient pour dire que les enfants, pour être
équilibrés, avaient besoin d'un papa et d'une maman et que le papa
c'était important.
Pas d'avis sur le sujet, si ce n'est que je connais beaucoup d'enfants
et d'adultes un peu déséquilibrés dont le problème principal, c'est
leurs parents. C'est un peu comme si on prônait le sport de haut niveau
pour lutter contre la drogue chez les jeunes, foot, cyclisme. Mais je
m'égare...
À un moment, une sorte de tribune s'organise, sur laquelle les gens
montaient pour prononcer de petits discours. J'écoute un peu, en gardant
mon sérieux, tolérance et valeurs républicaines, quand un homme
s'avance, portant beau, qui salue les gens, une sorte de notable, et là,
un de mes voisins, parlant à un ami, lui dit « Regarde-le, on croirait
qu'il monte à l'ambon. »
À l'ambon ?!
« Excusez-moi, vous avez bien dit " à l'ambon " ? »
J'ai bien compris que chez ces gens-là, ça ne se faisait pas d'écouter
les conversations qu'ils tenaient publiquement, donc j'ai courageusement
pris la fuite pour rentrer chez moi consulter ce dictionnaire qui a le
bon goût de ne jamais m'insulter quand je le questionne.
J'ai eu un peu de mal à trouver parce que je ne savais pas décomposer
« alenbon » jusqu'à ce que je tombe sur l'ambon :
ARCHITECTURE ECCLÉSIASTIQUE. Sorte de chaire ou tribune, ordinairement
en pierre ou en marbre, placée à l'entrée du chœur des basiliques
chrétiennes et des cathédrales et à laquelle on accède par des marches
pour y faire certaines lectures publiques ou liturgiques, notamment
l'épître et l'évangile, ainsi que la prédication.
Bref, en cherchant, c'est un truc médiéval, remplacé au 13e siècle par
le jubé et aujourd'hui par un pupitre qui était encore vaguement connu
par des historiens fin 18e, début 19e.
Mais comment, comment ce mot médiéval peut-il encore faire partie du
vocabulaire partagé de certaines personnes, alors qu'il ne se réfère à
rien d'existant ?
Il faut croire que certains on gardé le terme par delà les siècles pour
parler des pupitres actuels, mais est-ce qu'on monte à un pupitre ?
C'était mon moment d'ethnologie dominicale. Je ne vous parlerai pas des
fresques qu'on découvre pendant les journées du patrimoine où sont
ouverts au public d'anciens bordels.