Le Pépé à chaines
2021-01-11 15:49:31 UTC
La prochaine séance du séminaire du Lattice aura lieu le 12 janvier
prochain, de 10:30 à 12:00, en visio-conférence.
Nous aurons le plaisir d'écouter M. Pierre Le Goffic nous parler
desrapports entre interrogatifs et subordonnants.
La séance, ouverte à tous, sera accessible sans pré-inscription,
par le lien suivant :
https://www.gotomeet.me/visio-lattice
Titre : Les rapports entre interrogatifs et subordonnants
(mots en qu-) : vue d’ensemble.
Résumé:
L’exposé développera les points suivants :
1. Les mots en qu- interrogatifs (et exclamatifs) sont des indéfinis
(variables x), formant un paradigme ontologiquement structuré
(entités +Hum, entités –Hum, Lieu, Temps, Qualité – manière, Quantité).
Le système français présente certaines particularités, reflets de
l’évolution de la langue (notamment les blocages à l’emploi du pronom
–Hum, l’homonymie que pronom / que adverbe de quantité, …).
2. Une variable peut lier deux prédications (Ex. : Embrassez qui vous
voudrez, Reste où tu es, Fais comme on t’a dit). Les interrogatifs –
indéfinis forment donc une classe de subordonnants naturels (repérable
dans une bonne partie des langues du monde). L’unité de cette classe,
en partie occultée et amoindrie par les particularités du français, est
méconnue par la tradition grammaticale, mais n’en est pas moins
claire : – emplois nominaux (Embrassez qui vous voudrez, à ne pas
prendre pour une relative !) / – emplois adverbiaux (‘circonstanciels’,
en où, quand, comme, que). De plus, les complétives (Je crois que P)
constituent un emploi nominal particulier (dans lequel la variable
porte sur ‘ce que P est’).
3. Une variable peut être ‘captée’ par un N (antécédent) et devenir un
‘pronom relatif’. Cette évolution, par laquelle un indéfini devient
une sorte d’anaphorique, est rare dans les langues du monde. Elle va de
pair avec d’importantes restrictions et modifications du paradigme : le
paradigme du relatif n’est pas celui de l’interrogatif-indéfini.
En conclusion, on relèvera que le système français de la subordination
se caractérise, d’une part, par une organisation très structurée
reposant sur l’utilisation des marqueurs de variable en qu-, et d’autre
part, par l’extension d’emploi des relatives, qui viennent compléter ou
concurrencer les autres types de subordination (un antécédent postiche
permet de reconstituer une sorte de ‘variable de synthèse’, sans
blocage à l’emploi : ce qu- ≡ quoi).
Source : Pierre Le Goffic, Grammaire de la Subordination, Ophrys
(L’essentiel Français), 2019.
***
Le programme complet du séminaire est consultable :
https://www.lattice.cnrs.fr/recherche/seminaires-du-lattice/
prochain, de 10:30 à 12:00, en visio-conférence.
Nous aurons le plaisir d'écouter M. Pierre Le Goffic nous parler
desrapports entre interrogatifs et subordonnants.
La séance, ouverte à tous, sera accessible sans pré-inscription,
par le lien suivant :
https://www.gotomeet.me/visio-lattice
Titre : Les rapports entre interrogatifs et subordonnants
(mots en qu-) : vue d’ensemble.
Résumé:
L’exposé développera les points suivants :
1. Les mots en qu- interrogatifs (et exclamatifs) sont des indéfinis
(variables x), formant un paradigme ontologiquement structuré
(entités +Hum, entités –Hum, Lieu, Temps, Qualité – manière, Quantité).
Le système français présente certaines particularités, reflets de
l’évolution de la langue (notamment les blocages à l’emploi du pronom
–Hum, l’homonymie que pronom / que adverbe de quantité, …).
2. Une variable peut lier deux prédications (Ex. : Embrassez qui vous
voudrez, Reste où tu es, Fais comme on t’a dit). Les interrogatifs –
indéfinis forment donc une classe de subordonnants naturels (repérable
dans une bonne partie des langues du monde). L’unité de cette classe,
en partie occultée et amoindrie par les particularités du français, est
méconnue par la tradition grammaticale, mais n’en est pas moins
claire : – emplois nominaux (Embrassez qui vous voudrez, à ne pas
prendre pour une relative !) / – emplois adverbiaux (‘circonstanciels’,
en où, quand, comme, que). De plus, les complétives (Je crois que P)
constituent un emploi nominal particulier (dans lequel la variable
porte sur ‘ce que P est’).
3. Une variable peut être ‘captée’ par un N (antécédent) et devenir un
‘pronom relatif’. Cette évolution, par laquelle un indéfini devient
une sorte d’anaphorique, est rare dans les langues du monde. Elle va de
pair avec d’importantes restrictions et modifications du paradigme : le
paradigme du relatif n’est pas celui de l’interrogatif-indéfini.
En conclusion, on relèvera que le système français de la subordination
se caractérise, d’une part, par une organisation très structurée
reposant sur l’utilisation des marqueurs de variable en qu-, et d’autre
part, par l’extension d’emploi des relatives, qui viennent compléter ou
concurrencer les autres types de subordination (un antécédent postiche
permet de reconstituer une sorte de ‘variable de synthèse’, sans
blocage à l’emploi : ce qu- ≡ quoi).
Source : Pierre Le Goffic, Grammaire de la Subordination, Ophrys
(L’essentiel Français), 2019.
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Le programme complet du séminaire est consultable :
https://www.lattice.cnrs.fr/recherche/seminaires-du-lattice/