Post by Sh.Mandrake... beaucoup/très plaisir.
Comment analyser grammaticalement le mot « plaisir » dans cette expression ?
C'est le COD du verbe "faire". "me" est le COI.
Qu'est-ce que cela fait ? Plaisir. À qui ? À moi.
L'erreur serait de buter sur le fait que "très" est un adverbe qui
modifie, impossiblement (car les adverbes ne modifient pas les
substantifs) "plaisir".
Ce n'est pas le cas. À mon avis, cet adverbe modifie le verbe et montre
à quel point l'on _a_ plaisir.
Comme dans "il a *très* faim". À quel point avez-vous faim ? Très.
Et, puisque vous n'allez pas _me_ croire, regardez ceci du dico cnrtl :
§
E. − [Empl. improprement dans une loc. verb. formée d'un auxil. ou d'un
verbe support (avoir, être, faire, prendre...) et d'un subst. abstr.
désignant des ,,sensations ou des sentiments à l'état brut: faim, soif,
froid, chaud, sommeil, mal, peur, envie, plaisir, honte, hâte...`` (G.
Moignet, op. cit., p. 154); empl. critiqué] Un jour, elle se retrouva
dans son lit, bien faible, ayant très faim (A. France, Jocaste, 1879, p.
74).Il faut que nous fassions très attention, il faut que nous soyons
très prudents (Guitry, Veilleur, 1911, iii, p. 19).
− [Dans une loc. à la forme impers. désignant un phénomène météor.]
Cosette pensait donc qu'il était nuit, très nuit, qu'il avait fallu
remplir à l'improviste les pots et les carafes dans les chambres des
voyageurs (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 462).Dans la rue, il faisait
très doux, déjà l'on pressentait les caresses de juin, malgré l'heure
tardive (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 324).
§